L’exhaustivité n’est nullement notre objectif ultime, car elle est quasiment impossible. Par ailleurs, la sélection d’œuvres ne se limite pas aux compositions écrites en circonstances de guerre – comme, par exemple, les œuvres tragiques composées au « camp modèle » de Theresienstadt, la « vitrine » artistique et humaine des nazis dans les années 1941-1945.
Un grand nombre d’artistes classés « dégénérés » ont – heureusement ! – connu encore une longue vie après la guerre. Mais leurs œuvres sont clairement marquées du sceau de la lourde terreur psychologique qu’a fait peser sur eux le national-socialisme.
Nous avons tenté d’associer toutes ces facettes dans un programme éclectique, voire vulgarisant, tout en insistant sur le contexte. En tant que curateur de cette série de concerts, honorer par cette initiative les « compositeurs dégénérés » qui n’avaient d’autre motivation que nouer des liens au travers de leur musique m’a semblé un geste empreint d’affection, en cette époque de polarisation où le climat politique est prompt à juger inappropriées les convictions religieuses, sociales et artistiques. C’est donc de tout cœur que je leur dédie ce festival.
Piet Van Bockstal, curateur